Sauf erreur et omission. Nous vous invitons à consulter les sources sur le sujet: CNRS ouPLOS Water
On en parle souvent, mais on les voit rarement : les microplastiques. De nouvelles études montrent que la majorité de ceux présents dans notre eau potable sont de taille inférieure à 20 microns — soit plus de dix fois plus petits qu’un cheveu humain. Invisibles à l’œil nu, ces particules échappent encore largement aux systèmes de filtration. Leur présence soulève aujourd’hui des questions essentielles sur la qualité de l’eau, la santé publique et notre capacité à limiter cette pollution silencieuse
Cette étude publiée en janvier 2025 dans PLOS Water révèle que 98% des microplastiques présents dans l’eau potable mesurent moins de 20 μm de diamètre, soit en-dessous du seuil de détection accepté par la directive européenne 2020/2184.
Contexte et enjeux
La recherche met en évidence une lacune critique dans la réglementation européenne actuelle concernant la qualité de l’eau de consommation. Bien que la directive UE 2020/2184 fixe un seuil de détection des microplastiques à 20 μm, les particules de 1-20 μm sont considérées comme les plus dangereuses pour la santé humaine car elles peuvent pénétrer dans les organes via l’intestin.[1]
Méthodologie
Les chercheurs ont analysé dix marques d’eau embouteillée française et un échantillon d’eau du robinet de la région de Toulouse en utilisant la microspectroscopie Raman automatisée. Au total, plus de 660 000 particules individuelles ont été examinées, dont 1 824 identifiées comme des polymères synthétiques.
Résultats principaux
Les concentrations de microplastiques varient considérablement selon les marques, allant de 19 à 1 154 particules par litre après corrections, avec une moyenne de 306 ± 316 n/L. L’eau du robinet de Toulouse affiche une concentration de 413 MPs/L, supérieure à 8 des 10 marques d’eau embouteillée testées.
Distribution par taille : 98% des microplastiques détectés mesurent moins de 20 μm de diamètre, et 94% moins de 10 μm. Cette prédominance des petites particules démontre l’importance cruciale d’inclure cette fraction dans les analyses réglementaires.
Types de polymères identifiés
L’étude identifie 17 types de polymères uniques, avec le polyéthylène (PE) comme type le plus abondant, suivi du polypropylène (PP), du polyéthylène téréphtalate (PET) et du polyamide 6 (PA6). Fait notable : bien que toutes les eaux embouteillées soient conditionnées dans des contenants PET, ce matériau ne représente qu’un faible pourcentage des microplastiques identifiés, démontrant que les contenants ne constituent pas une source significative.
Implications sanitaires
L’Organisation mondiale de la santé considère que les microplastiques inférieurs à 10 μm présentent le plus grand risque sanitaire en raison de leur capacité à pénétrer dans les tissus organiques. Les additifs plastiques, dont certains sont des perturbateurs endocriniens, représentent 6% de la production plastique mondiale.
Recommandations réglementaires
Les auteurs préconisent fortement l’inclusion de la fraction 1-20 μm dans les directives réglementaires européennes pour l’évaluation de la contamination plastique de l’eau potable, y compris la directive UE 2020/2184. L’étude démontre qu’il est techniquement faisable d’analyser cette fraction de manière exhaustive avec seulement 4,5 litres d’échantillon.
Cette recherche souligne l’urgence d’adapter les méthodologies de détection actuelles pour tenir compte de la réalité de la contamination microplastique, où les particules les plus petites – et potentiellement les plus dangereuses – constituent l’écrasante majorité des contaminants présents dans notre eau de consommation.
Sauf erreur et omission. Nous vous invitons à consulter les sources sur le sujet: