Skip to main content

Sauf erreur et omission. Nous vous invitons à consulter les sources sur le sujet

Des chercheurs ont mis en évidence la présence de microplastiques et de nanoplastiques dans le cerveau humain. L’étude, publiée en 2025 dans Nature Medicine, révèle des concentrations bien plus élevées que dans le foie ou les reins — et en forte hausse depuis 2016. Ces particules, parfois cent fois plus petites qu’un globule rouge, peuvent franchir la barrière hémato-encéphalique, soulevant des interrogations majeures sur leurs effets possibles sur la santé cérébrale et les maladies neurodégénératives.

Cette étude publiée dans Nature Medicine en 2025 révèle pour la première fois la présence significative de microplastiques et nanoplastiques (MNP) dans les tissus cérébraux humains, avec des concentrations particulièrement préoccupantes et croissantes au fil du temps .

Méthodologie et échantillons

Les chercheurs ont analysé des échantillons post-mortem de foie, reins et cerveau provenant d’autopsies réalisées en 2016 et 2024 au Nouveau-Mexique . Ils ont utilisé la spectrométrie de masse par pyrolyse et chromatographie en phase gazeuse (Py-GC/MS), complétée par microscopie électronique et spectroscopie infrarouge, pour détecter et quantifier les polymères plastiques .

Résultats majeurs

Concentrations variables selon les organes : Le cerveau présente des concentrations de MNP 7 à 30 fois supérieures à celles du foie ou des reins . Les concentrations médianes s’établissent à 3 345 μg/g en 2016 et 4 917 μg/g en 2024 pour le cerveau, contre 433 μg/g et 404 μg/g respectivement pour le foie et les reins en 2024 .

Augmentation temporelle alarmante : Les échantillons de 2024 montrent des concentrations significativement plus élevées que ceux de 2016, avec une augmentation d’environ 50% sur 8 ans pour les tissus cérébraux . Cette tendance reflète probablement l’augmentation exponentielle des concentrations environnementales de plastiques .

Composition des microplastiques

Le polyéthylène (PE) constitue 75% en moyenne des MNP cérébraux, une proportion nettement supérieure à celle observée dans le foie et les reins . Les autres polymères identifiés incluent le polypropylène (PP), le polychlorure de vinyle (PVC) et le caoutchouc styrène-butadiène (SBR) .

Cas de démence

L’analyse de 12 cerveaux de patients décédés avec un diagnostic de démence (maladie d’Alzheimer, démence vasculaire ou autres) révèle des concentrations encore plus élevées avec une médiane de 26 076 μg/g, soit environ 5 fois supérieure aux échantillons normaux . Les particules sont particulièrement visibles le long des parois vasculaires et dans les cellules immunitaires .

Caractéristiques des particules

La microscopie électronique à transmission montre que les MNP cérébraux se présentent principalement sous forme de fragments nanométriques en forme d’éclats, généralement de 100-200 nm de longueur . Cette taille nanométrique les rend particulièrement préoccupants car ils peuvent franchir la barrière hémato-encéphalique .

Implications et limites

Absence de corrélation avec l’âge : Contrairement aux attentes, aucune corrélation n’a été trouvée entre l’âge au décès et la concentration de plastiques, suggérant un équilibre dynamique entre exposition, absorption et élimination .

Prudence d’interprétation : Les auteurs soulignent que ces données sont associatives et n’établissent pas de lien causal entre la présence de MNP et les effets sur la santé . Des études plus larges et plus complexes sont nécessaires pour comprendre les implications sanitaires .

Perspectives de recherche

Cette découverte majeure soulève des questions cruciales sur les voies d’exposition, les mécanismes d’absorption et d’élimination, ainsi que les conséquences potentielles pour la santé neurologique . Avec l’augmentation exponentielle de la présence environnementale des MNP, ces résultats appellent à un effort de recherche beaucoup plus important pour comprendre le rôle potentiel des microplastiques dans les troubles neurologiques et autres effets sur la santé humaine.